Président de la République du Sénégal
CC: Son Excellence, Monsieur Ousmane Sonko, Premier Ministre de la République du Sénégal
Bissau, le 4 avril 2025
Objet: Félicitations pour la fête nationale du Sénégal et protestation pour l'invitation d'Umaru Sissoco Embalo et sa présence aux célébrations.
Excellence,
Le 4 avril, fête nationale du Sénégal, célèbre l'attachement du peuple sénégalais aux valeurs de liberté et la détermination à préserver les droits individuels de chaque citoyen, rassemblé dans la nation construite par tous. Une occasion solennelle et suffisante pour mériter notre appréciation, notre haute considération et nos félicitations, de la part du peuple de Guinée-Bissau, que nous savons représenter en ce moment, à travers nos coalitions API-CABAS GARANDI et PAI-TERRA RANKA.
Nous nous sentons cependant obligés d'exprimer l'attente de mériter le même respect et la même considération pour le peuple de Guinée-Bissau qui, malgré les dérives des administrations les plus récentes, est noble et aligné sur les mêmes principes et la construction d'un État de droit démocratique, respectueux des règles de la coexistence humaine, des droits individuels et des lois. Nous trouvons donc étrange que Vos Excellences aient choisi d'inviter Umaru Sissoco Embalo aux festivités du 4 avril, car conscients de notre réalité politique (à l'image du défi auquel Vous avais dû faire face) et pour laquelle Vous êtes battus avec brio.
Le mandat d'Umaru Sissoko Embaló comme Président de la République a expiré le 27 février et la Constitution de la République de Guinée-Bissau ne le réserve aucune distinction protocolaire pour représenter le peuple de Guinée-Bissau, en fait une situation qu'il a volontairement produite dans un but de gain politique et de bäillonnement des institutions de la République.
C'est pourquoi les coalitions API-CABÁS GARANDI et PAI-TERRA RANKA Vous mettent en garde contre le risque d'une prétendue légitimation à l'étranger en ignorant la volonté légitime du peuple guinéen et en faisant fi de sa loi fondamentale; la prolongation tacite d'un mandat inexistant; la tentative de dissimulation de l'acte ignoble d'expulsion d'une mission de haut niveau de la CEDEAO; la continuité d'un statu quo sine die, y compris l'obligation d'organiser des élections et de normaliser la vie politique du pays.
Face à ces évidences, nous comptons sur la compréhension de Votre Excellence et sur des actions conformes au respect des valeurs démocratiques et constitutionnelles dont le Sénégal est un bel exemple en Afrique.
Cordialement,
Nuno Gomes Nabiam et Domingos Simões Pereira